R.S : Bonjour Olivier.

O.A : Bonjour Reynald.

R.S : Comment as-tu compris que tu étais destiné à devenir comédien ?

O.A : Eh bien, en fait très tôt j'ai eu la chance de savoir que je voulais devenir comédien. Cette envie, qui était enfouie en moi déjà depuis ma petite enfance, s'est imposée très naturellement à l'adolescence.

R.S : En quoi la formation t'a-t-elle aidé ?

O.A : A partir du moment où j'ai décidé que j'allais en faire mon métier, j'ai eu l'obsession de vouloir faire ce métier au plus haut niveau. Très vite, je me suis concentré et j'ai axé mon travail en préparant le Conservatoire. D'avoir fait cette école est une énorme chance. Le Conservatoire a été une école d'Art où la pluralité de l'enseignement et la qualité des professeurs furent décisives dans mon parcours et d'une immense richesse. Mais cette école fût également et surtout pour moi une école de vie ! Où le travail était basé sur l'éveil et la curiosité aux autres en ce qui me concerne. Apprendre à travailler avec l'autre. Ce qui, je crois, est l'enseignement le plus important et spécialement pour un jeune acteur.

R.S : Lorsqu'on joue au théâtre, il y a une longue préparation avant la première, peux-tu en parler ?

O.A : Il y a bien sûr le travail de répétition qui est un moment très privilégié. C'est l'endroit où l'on cherche, où l'on s'autorise à se tromper. Où l'on peut errer, s'abandonner et creuser le texte, les enjeux, les situations, les personnages. C'est un moment très privilégié et très ludique dans le processus de création. Je le compare souvent au travail de l'archéologue qui, couche après couche, exhume et met à jour lentement ce qui est enfoui depuis des siècles. La représentation est plus à mes yeux un moment de récréation où l'on peut chercher différemment et essayer de réinventer chaque soir. Et c'est très excitant, car grâce aux répétitions et à la sécurité qu'elles apportent, on peut prendre des risques et s'autoriser plus de folie.

R.S : Comment es-tu entré dans le monde du doublage ?

O.A : La synchro m'a toujours fasciné. Je fais partie d'une génération qui a grandi avec les premières séries américaines à la télé comme "Magnum" et "Starsky et Hutch", et bien évidemment à l'époque on les découvrait en langue française. La voix de Harison Ford ou celle de Clint Eastwood, même aujourd'hui encore, m'est plus familière en français. J'ai eu la chance d'être parrainé par Jean-Philippe Puymartin qui m'a fait faire mes premières séances et Pascal Casanova qui m'a aidé à rencontrer d'autres directeurs de plateau. Et puis j'ai beaucoup assisté pour essayer de me faire un carnet d'adresses. Les rencontres se font progressivement.

R.S : Que ressens-tu lorsque tu entends ta voix sur une autre personne ?

O.A : C'est très surprenant. Très amusant également. Au début c'est comme se voir à l'image, c'est un peu troublant. Et on finit par s'habituer.

R.S : Ce doit être difficile d'entrer dans un rôle aussi rapidement ? Comment fait-on pour en comprendre toutes les subtilités en si peu de temps ?

O.A : Eh bien oui et non. C'est un exercice incroyable pour un acteur qui lui est offert de travailler sa palette. On s'inspire le plus fidèlement possible de ce que fait l'acteur original. On doit analyser très vite la situation, les enjeux de la scène et puis on ajoute sa touche personnelle. C'est très excitant pour un acteur. Et quel exercice !

R.S : Que t'apporte le doublage par rapport aux autres branches de la profession ?

O.A : Il me permet de progresser, de rester en éveil, de m'exercer. Aller d'un film à l'autre. D'une situation à l'autre, d'un personnage à un autre. C'est à la fois très ludique et une gymnastique qui permet de muscler son jeu et enrichir son univers et son travail.

R.S : Quelles sont tes autres passions ?

O.A : J'adore la musique (je joue dans un groupe de rock), la peinture, le sport, le bateau, faire la fête et rire. J'aime beaucoup rire.

R.S : Merci beaucoup Olivier.

O.A : Merci à toi Reynald.

Interview de septembre 2009