R.S : Bonjour Caroline...

C.P : Salut Reynald !

R.S : Comment as-tu débuté ta carrière de comédienne ?

C.P : Je viens d'une famille de comédiens (je suis désolée, ma réponse risque d'être très proche de celle de Benjamin Pascal, puisque c'est mon frère !). J'ai d'abord assisté aux répétitions et aux représentations des spectacles de mon papa... Puis, les occasions se présentant, j'ai tourné dans des courts-métrages (vers 5/6 ans). Ça m'a tellement plu qu'à partir de ce moment-là, j'ai harcelé mes parents pour tourner...

R.S : Les embûches qu'on peut rencontrer dans ce métier peuvent-elles décourager parfois ?

C.P : Oh que oui ! Mes premières déceptions sont arrivées quand j'ai commencé à pratiquer ce métier comme professionnelle ! Tant que j'étais enfant, j'allais à l'école. Jouer la comédie était un jeu, un passe-temps. Après mon bac, j'ai commencé les cours, et j'ai découvert le côté obscur de la force ! C'est là que le choix se fait vraiment : est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Et après avoir mûrement réfléchi, oui !

R.S : Devant un public, les moments qu'on vit sont très intenses, n'est-ce pas ?

C.P : C'est extrêmement fort ! Les bides qu'on peut se prendre peuvent être aussi dévastateurs que les rires, l'écoute attentive et émue du public peuvent être... Je n'ai même pas de mot pour décrire ce que ça fait !

R.S : On dit souvent que la télévision accroit fortement la popularité d'un artiste auprès d'un public. L'as-tu ressenti avec la série à succès "Kaamelott" ?

C.P : Oui et non. Ça ne m'a pas rapporté de reconnaissance spéciale au niveau pro. En revanche, il y a beaucoup de fans de "Kaamelott". Ils viennent au théâtre, nous apportent des cadeaux, c'est parfois assez surréaliste. Mais, dans l'ensemble, c'est plutôt très sympa.

R.S : Comment es-tu entrée dans l'univers du doublage ?

C.P : Par mon frangin. Il a commencé à en faire, et quand les chefs de plateau ont su qu'il avait une petite sœur qui tournait, de fil en aiguille...

R.S : As-tu apprivoisé rapidement la technique ?

C.P : Les gens sont patients avec les enfants ! Ils ne font pas du doublage parce que c'est leur métier, ils font du doublage pour s'amuser. J'ai donc appris petit à petit, en m'amusant.

R.S : Lorsque tu prêtes ta voix à une comédienne étrangère, que ressens-tu ?

C.P : Parfois l'osmose : la voix colle parfaitement sur le visage. Et puis parfois c'est l'horreur : la voix ne colle pas, on ne peut rien y faire, et c'est très frustrant !

R.S : Est-ce différent pour un personnage animé ?

C.P : Ça dépend... Parfois c'est aussi sobre que du live, mais souvent c'est plus caricatural comme jeu... Et on peut bien se poiler à inventer des voix et surjouer certaines situations. Il n'y a pas la peur de dépasser l'image.

R.S : Etre artiste est large de sens mais pour toi qu'est-ce que cela représente ?

C.P : Etre sincère avec soi-même et les autres, investie et ne jamais faire les choses à moitié... Mais aussi créative, inventive, engagée... Je crois que c'est beaucoup de choses être artiste !

R.S : Quels sont tes hobbies ?

C.P : J'aime jouer évidemment, dans tous les sens du terme (j'adore le tarot). J'aime écrire, prendre des photos, peindre (collage, bidouillage...), chanter dans ma salle de bains et ailleurs, bouquiner, aller au cinoche, regarder des séries avec mon chéri jusqu'à 4h du mat, cuisiner pour mes potes, voyager, faire du shiatsu, recevoir du shiatsu ! Tellement de choses... Il n'y a pas assez d'heures dans une journée !

R.S : Merci beaucoup Caroline.

C.P : Merci à toi pour ton investissement passionné. A très très vite en tout cas !

Interview d'avril 2008