Flor Lurienne
Genres :
Voix Jeune adulte femme, Voix Adulte femme
Tonalité :
Medium
Langues parlées :
Espagnol
Accents :
Espagnol
Doublage
télévision, VOD & DVD
2023
Voix
Documentaire
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Documentaire
FBI le dossier Chaplin (Narratrice - France 5)
Documentaire
The black Panthers (Arte)
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Valneydens
Formation
Cours René Simon classe de Chantal Brière. Prix René Simon/ Ateliers et chantiers avec Muriel Mayette / Xavier Durringer / Pierre Pradinas / Valéry Rybakov / Camilla Saracen / Jean-yves Ruf / Pierre Alfieri / Mohamed Rouabhi et Patrick Pineau
Autres
Intervenante Théâtre : Connus méconnus avec Sébastien Tavel / Jean Claude Barny / Adama Oueadrougo / Collège Roland Dorgeles / Montreuil/ Atelier Francoeur
Ministère de la Culture semaine de la langue française / Amore cotto à la Briqueterie
Ministère de la Culture semaine de la langue française / Amore cotto à la Briqueterie
Autrice
"Rita trace sa route" roman aux Editions Velvet
Déshabillez mots Strip texte / Flammarion
Déshabillez Mots / L'Avant - scène
La Sève / Fram. Revue de poésie contemporaine
Pisseuse ! La lucarne des écrivains
Boogie. Roman en cours encadré par l’atelier romanesque Mille Sabords et Vincent Ravalec
Déshabillez mots Strip texte / Flammarion
Déshabillez Mots / L'Avant - scène
La Sève / Fram. Revue de poésie contemporaine
Pisseuse ! La lucarne des écrivains
Boogie. Roman en cours encadré par l’atelier romanesque Mille Sabords et Vincent Ravalec
Chant
Soprano
Cinéma & Télévision
"Cherchez la femme" réalisé par Sou Abadi
"So long" réalisé par Bruno Mercier
"Hôtel du paradis" réalisé par Claude Berne
"L'autre vie de Richard Kemp" réalisé par Germinal Alvarez
"Des cas laids" réalisé par Adama Oueadrougo
"Leo Mattei" réalisé par Ludovic Colbeau-Justin. TF1
"Psy" réalisé par Jean Achach
"Section de recherches" réalisé par Franck Buchter. TF1
"Etat de grâce" réalisé par Pascal Chaumeil
"Sapho" réalisé par Serge Moati
"So long" réalisé par Bruno Mercier
"Hôtel du paradis" réalisé par Claude Berne
"L'autre vie de Richard Kemp" réalisé par Germinal Alvarez
"Des cas laids" réalisé par Adama Oueadrougo
"Leo Mattei" réalisé par Ludovic Colbeau-Justin. TF1
"Psy" réalisé par Jean Achach
"Section de recherches" réalisé par Franck Buchter. TF1
"Etat de grâce" réalisé par Pascal Chaumeil
"Sapho" réalisé par Serge Moati
Clips
Johnny Halliday / réalisé par Cyril Sebas / Jeu de cartes
Youssou N’Dour / réalisé par Alain Duplantier
Youssou N’Dour / réalisé par Alain Duplantier
Courts métrages
"Porteurs d'hommes" réalisé par Antares Bassis
"Bhai-Bhai" réalisé par Olivier Klein
"En douce" réalisé par Vanessa Lepinard
"Trois fois rien entre nous" réalisé par Alexis Charrier
"Saucissonnage et Le Paquet" réalisé par Eric Lathière
"Les Miens" réalisé par Pénélope Fakiel
"Elvis 14" réalisé par Germinal Alvarez
"Bhai-Bhai" réalisé par Olivier Klein
"En douce" réalisé par Vanessa Lepinard
"Trois fois rien entre nous" réalisé par Alexis Charrier
"Saucissonnage et Le Paquet" réalisé par Eric Lathière
"Les Miens" réalisé par Pénélope Fakiel
"Elvis 14" réalisé par Germinal Alvarez
Diplômes
Bac L / Licence de Cinéma Paris VIII
Radio
Autrice et comédienne chroniqueuse :
France Culture "Microfictions" co écriture, interprétation. "Y'a pas que Marie Curie dans la vie" de et par Flor Lurienne et Léonore Chaix. Série de 10 portraits de femmes. Réalisation Laure Egoroff
France Inter "Le Fou du roi" Chroniqueuse
France Inter "Déshabillez mots" 7/9 samedi et dimanche. Prix SCAM de la meilleure œuvre radiophonique 2009
Radio Nova Polar radiophonique écrit et joué L'Enquête de et par Flor Lurienne et Léonore Chaix.10 épisodes
"Comme un air de" co- écrit avec Stéphane Di Bernardo
France Culture "Microfictions" co écriture, interprétation. "Y'a pas que Marie Curie dans la vie" de et par Flor Lurienne et Léonore Chaix. Série de 10 portraits de femmes. Réalisation Laure Egoroff
France Inter "Le Fou du roi" Chroniqueuse
France Inter "Déshabillez mots" 7/9 samedi et dimanche. Prix SCAM de la meilleure œuvre radiophonique 2009
Radio Nova Polar radiophonique écrit et joué L'Enquête de et par Flor Lurienne et Léonore Chaix.10 épisodes
"Comme un air de" co- écrit avec Stéphane Di Bernardo
Réalisations
"Vivre Avec" court métrage. Da prod / Jury festival courts métrages UniFrance Cannes et d'Aix en Provence
Théâtre
"Nuit Blanche" de Dostoïevski direction de Joël Jouanneau. Festival de Port Louis
"Conviction Intime" de Rémi De Vos. La générale
"Déshabillez mots opus 1" et "Déshabillez mots opus 2" écrit par Flor Lurienne et Léonore Chaix - direction de Jacques Bonnaffé puis de Marina Tomé. Studio des champs Elysées / Les Trois Baudets / L'Européen/ Festival d’Avignon Petit chien qui fume/ Festival de la charité sur Loire / Festival d'Avignon Le petit Louvre/ Théâtre du cadeau Orléans/ Nouméa théâtre de l'île/ Théâtre de Suresnes Jean Vilar/ CDN théâtre de l'Union/ L'européen / Antéa Antibes, La passerelle scène nationale de Gap/ Fonds soutient humour SACD. Tournée France avec 20h40 et Acte 2
"Ça va maman" de Gloria Mina - mise en scène d'Armand Eloi. Avignon / Présence Pasteur. Tournée / Le carreau. Scène nationale de Forbach
"Georges Dandin" de Molière - mise en scène de Marcel Maréchal. Tréteaux de France
"Les Paradis Aveugles" de Duong Thu Huong - mise en scène de Gilles Dao. Le Tarmac
"La Sève et l'Impossible retour" Textes de Flor Lurienne et Jean- Lambert Wild. Atelier du Plateau - mise en scène de Flor Lurienne
"Mur-Mûrs" de Matthieu Malgrange - mise en scène de Gilles Zaeppfel. Atelier du plateau
"Les Epiphanies" d'Henri Pichette - mise en scène d'Estelle Cukier. Maison de la Poésie
"Bonjour et au revoir monsieur Brecht" de et par Kazem Sharyarhi. Théâtre Jean Vilar Vitry
"L'homme de Moins" de et par Matthieu Mevel. Théâtre des Amandiers
"La Porte de l'Initiation" de Steiner - mise en scène de Valery Rybakov et Wilhelm Queyras. Sudden-Théâtre. Tournée en Suisse
"La Parenthèse du mimosa" de Grégoire Aubert - mise en scène de François Delaive. Buffon Théâtre
"Jean Baptiste en vers et contre tout" de et par Michel Bulteau. Espace Kiron
"Renaud et Armide" de Cocteau - mise en scène de Sébastien Azzopardi. Théâtre du Gymnase
"Conviction Intime" de Rémi De Vos. La générale
"Déshabillez mots opus 1" et "Déshabillez mots opus 2" écrit par Flor Lurienne et Léonore Chaix - direction de Jacques Bonnaffé puis de Marina Tomé. Studio des champs Elysées / Les Trois Baudets / L'Européen/ Festival d’Avignon Petit chien qui fume/ Festival de la charité sur Loire / Festival d'Avignon Le petit Louvre/ Théâtre du cadeau Orléans/ Nouméa théâtre de l'île/ Théâtre de Suresnes Jean Vilar/ CDN théâtre de l'Union/ L'européen / Antéa Antibes, La passerelle scène nationale de Gap/ Fonds soutient humour SACD. Tournée France avec 20h40 et Acte 2
"Ça va maman" de Gloria Mina - mise en scène d'Armand Eloi. Avignon / Présence Pasteur. Tournée / Le carreau. Scène nationale de Forbach
"Georges Dandin" de Molière - mise en scène de Marcel Maréchal. Tréteaux de France
"Les Paradis Aveugles" de Duong Thu Huong - mise en scène de Gilles Dao. Le Tarmac
"La Sève et l'Impossible retour" Textes de Flor Lurienne et Jean- Lambert Wild. Atelier du Plateau - mise en scène de Flor Lurienne
"Mur-Mûrs" de Matthieu Malgrange - mise en scène de Gilles Zaeppfel. Atelier du plateau
"Les Epiphanies" d'Henri Pichette - mise en scène d'Estelle Cukier. Maison de la Poésie
"Bonjour et au revoir monsieur Brecht" de et par Kazem Sharyarhi. Théâtre Jean Vilar Vitry
"L'homme de Moins" de et par Matthieu Mevel. Théâtre des Amandiers
"La Porte de l'Initiation" de Steiner - mise en scène de Valery Rybakov et Wilhelm Queyras. Sudden-Théâtre. Tournée en Suisse
"La Parenthèse du mimosa" de Grégoire Aubert - mise en scène de François Delaive. Buffon Théâtre
"Jean Baptiste en vers et contre tout" de et par Michel Bulteau. Espace Kiron
"Renaud et Armide" de Cocteau - mise en scène de Sébastien Azzopardi. Théâtre du Gymnase
Interview
R.S : Bonjour Flor.
F.L : Bonjour Reynald , je ne connais pas votre voix ça me manque !
R.S : Vous parlez dans votre CV "d'ateliers et chantiers", suivis au cours de votre formation. Qu'est-ce que c'était précisément ?
F.L : Je n’ai jamais fini d’apprendre sur ce métier. Je suis toujours en recherche, c’est mon grand plaisir et en même temps ma grande exigence dans la vie, être toujours en chantier, en état de recherches. C’est ce que j’ai expérimenté - entre autres - dans les ateliers de Muriel Mayette ou Jean Yves Ruf pour le jeu ou bien avec Mohammed Rouabhi pour l’écriture de plateau. Je crois que chaque comédien a sa propre écriture, son rapport au langage et c’est fabuleux aussi de le chercher et de le trouver avec le temps. Alors oui, je me sens toujours en chantier !
R.S : Comment avez-vous commencé votre parcours professionnel ?
F.L : J’ai eu envie de faire ce métier en lisant. Je m’identifiais à chaque fois et je me glissais dans les pages du livre comme dans un costume. J’ai eu des émotions très fortes avec les mots qui m’amenaient à l’intériorité des personnages. Après ma licence de cinéma j’ai déménagé à deux pas du Cours Simon. Je suis allée voir une audition publique et j’ai ressenti cette même sensation que j’avais eue lors de grandes lectures. Mon cœur s’est mis à battre très vite. J’ai compris que j’avais trouvé le bon endroit. Je suis entrée dans ma formation comme dans les ordres ! Du matin au soir nous étions là-bas à répéter, à préparer la scène pour le cours du soir. La passion. A la sortie j’ai travaillé avec plusieurs compagnies dans des univers complètement différents, avec des metteurs en scène comme Gilles Zapffel, Marcel Maréchal, François Delaive, Gilles Dao, Estelle Cukier, Armand Eloi, Marina Tomé, Valéry Rybakov , Jacques Bonnaffé, Joël Jouanneau et d’autres encore (je réalise que ça manque de metteuses en scène, dis donc ! C’est à venir !). A chaque fois c’est un voyage, quelquefois une galère aussi, mais toujours des rencontres. Et puis surtout partager un moment avec un public, le temps de réinventer un monde, y croire, même si plus rien n’existe après. Essayer. Proposer. Interroger.
R.S : Toujours sur votre CV, on lit "Ses « Déshabillez mots » ont été pendant quelques années le rendez-vous gourmand et addictif des auditeurs de France Inter le samedi et dimanche matin". De quoi s'agissait-il exactement ?
F.L : Avec mon amie comédienne Léonore Chaix nous avions inventé un concept déclinable à l’infini : une journaliste interview des mots sortant du dictionnaire en chair et en os. Nous avons proposé des maquettes à France Inter et ça a fait un tabac pendant trois ans. Nous nous écrivions des souliers sur mesures à interpréter au micro tout en créant un univers imaginaire radiophonique. L’aventure a continué ensuite sur les planches avec deux spectacles et deux livres édités. Nous avons gratté et gratté pendant la période d’écriture, comme des taupes qui creusent leur galerie pour ensuite jouer nos personnages. Cela a été une liberté totale de jouer ses propres textes et un sacré partage avec le public pendant 7 ans.
R.S : Quel est votre rôle en tant que "Intervenante théâtre" ?
F.L : Je l’ai expérimenté dans des collèges, dans des associations, dans des écoles de théâtre et j’essaie de creuser chez l’autre son rapport au langage, sa musique intérieure dans le jeu. C’est passionnant cette forme d’échange. C’est ça aussi être comédien. Ouvrir une immense fenêtre à l’intérieur de soi pour rencontrer vraiment l’autre. Lui laisser la place.
R.S : Les féminins "autrice" et "auteure" sont aujourd'hui admis. Vous avez une raison particulière pour avoir choisi le premier ? :-)
F.L : On dit actrice pas acteure ! Comme créatrice, réalisatrice donc autrice, ça le fait. C’est bien que ce mot soit devenu courant. Mais personnellement je préfèrerai dire une "actante", une "écrivante", une "réalisatante". C’est moins définitif, c’est plus dans le sens "en train de faire". Je n’aime pas du tout les cases, ça m’emm...
R.S : Comment avez-vous débuté dans le doublage ?
F.L : J’ai d’abord suivi un stage, cela demande une technique et un placement complètement différent. Et ça, ce n’est pas une légende ! Après, des camarades m’ont emmenée sur les plateaux et j’ai beaucoup regardé les autres. J’ai vu des pointures. Ça a pris du temps. Je suis plutôt du genre réservée et c’est un milieu où il faut s’imposer rapidement. Autant au théâtre on se plante pendant les répétitions (et il le faut !), autant en doublage il faut tout englober et être efficace très vite, et pas de place pour le doute. On est à l’intérieur de l’image ou on ne l’est pas. Et puis un jour une directrice de plateau que j’aime beaucoup - Laura Préjean - m’a dit une phrase et tout s’est transformé. Ce sont des instants qu’on n’oublie pas.
R.S : Etait-ce une discipline à laquelle vous pensiez lorsque vous avez décidé de devenir comédienne ?
F.L : Bien sûr, comme la radio d’ailleurs. Petite, j’écoutais en boucle la voix de Simone Valère avec Mary Poppins, ou Martine Sarcey avec Ma sorcière bien aimée, Elles font partie de ma vie, j’ai grandi avec ces voix. Et puis c’est aussi l’endroit de notre métier où on peut vieillir, et ça c’est inégalable !
R.S : Quels sont vos loisirs ?
F.L : Tout ce qui nourrit les bonnes énergies donc c’est très vaste et ça change vraiment tout le temps.
R.S : Merci beaucoup Flor.
F.L : Merci pour ce café virtuel. Et bravo pour tout ce travail et toutes ces rencontres que vous mettez en scène secrètement.
Interview de novembre 2020
F.L : Bonjour Reynald , je ne connais pas votre voix ça me manque !
R.S : Vous parlez dans votre CV "d'ateliers et chantiers", suivis au cours de votre formation. Qu'est-ce que c'était précisément ?
F.L : Je n’ai jamais fini d’apprendre sur ce métier. Je suis toujours en recherche, c’est mon grand plaisir et en même temps ma grande exigence dans la vie, être toujours en chantier, en état de recherches. C’est ce que j’ai expérimenté - entre autres - dans les ateliers de Muriel Mayette ou Jean Yves Ruf pour le jeu ou bien avec Mohammed Rouabhi pour l’écriture de plateau. Je crois que chaque comédien a sa propre écriture, son rapport au langage et c’est fabuleux aussi de le chercher et de le trouver avec le temps. Alors oui, je me sens toujours en chantier !
R.S : Comment avez-vous commencé votre parcours professionnel ?
F.L : J’ai eu envie de faire ce métier en lisant. Je m’identifiais à chaque fois et je me glissais dans les pages du livre comme dans un costume. J’ai eu des émotions très fortes avec les mots qui m’amenaient à l’intériorité des personnages. Après ma licence de cinéma j’ai déménagé à deux pas du Cours Simon. Je suis allée voir une audition publique et j’ai ressenti cette même sensation que j’avais eue lors de grandes lectures. Mon cœur s’est mis à battre très vite. J’ai compris que j’avais trouvé le bon endroit. Je suis entrée dans ma formation comme dans les ordres ! Du matin au soir nous étions là-bas à répéter, à préparer la scène pour le cours du soir. La passion. A la sortie j’ai travaillé avec plusieurs compagnies dans des univers complètement différents, avec des metteurs en scène comme Gilles Zapffel, Marcel Maréchal, François Delaive, Gilles Dao, Estelle Cukier, Armand Eloi, Marina Tomé, Valéry Rybakov , Jacques Bonnaffé, Joël Jouanneau et d’autres encore (je réalise que ça manque de metteuses en scène, dis donc ! C’est à venir !). A chaque fois c’est un voyage, quelquefois une galère aussi, mais toujours des rencontres. Et puis surtout partager un moment avec un public, le temps de réinventer un monde, y croire, même si plus rien n’existe après. Essayer. Proposer. Interroger.
R.S : Toujours sur votre CV, on lit "Ses « Déshabillez mots » ont été pendant quelques années le rendez-vous gourmand et addictif des auditeurs de France Inter le samedi et dimanche matin". De quoi s'agissait-il exactement ?
F.L : Avec mon amie comédienne Léonore Chaix nous avions inventé un concept déclinable à l’infini : une journaliste interview des mots sortant du dictionnaire en chair et en os. Nous avons proposé des maquettes à France Inter et ça a fait un tabac pendant trois ans. Nous nous écrivions des souliers sur mesures à interpréter au micro tout en créant un univers imaginaire radiophonique. L’aventure a continué ensuite sur les planches avec deux spectacles et deux livres édités. Nous avons gratté et gratté pendant la période d’écriture, comme des taupes qui creusent leur galerie pour ensuite jouer nos personnages. Cela a été une liberté totale de jouer ses propres textes et un sacré partage avec le public pendant 7 ans.
R.S : Quel est votre rôle en tant que "Intervenante théâtre" ?
F.L : Je l’ai expérimenté dans des collèges, dans des associations, dans des écoles de théâtre et j’essaie de creuser chez l’autre son rapport au langage, sa musique intérieure dans le jeu. C’est passionnant cette forme d’échange. C’est ça aussi être comédien. Ouvrir une immense fenêtre à l’intérieur de soi pour rencontrer vraiment l’autre. Lui laisser la place.
R.S : Les féminins "autrice" et "auteure" sont aujourd'hui admis. Vous avez une raison particulière pour avoir choisi le premier ? :-)
F.L : On dit actrice pas acteure ! Comme créatrice, réalisatrice donc autrice, ça le fait. C’est bien que ce mot soit devenu courant. Mais personnellement je préfèrerai dire une "actante", une "écrivante", une "réalisatante". C’est moins définitif, c’est plus dans le sens "en train de faire". Je n’aime pas du tout les cases, ça m’emm...
R.S : Comment avez-vous débuté dans le doublage ?
F.L : J’ai d’abord suivi un stage, cela demande une technique et un placement complètement différent. Et ça, ce n’est pas une légende ! Après, des camarades m’ont emmenée sur les plateaux et j’ai beaucoup regardé les autres. J’ai vu des pointures. Ça a pris du temps. Je suis plutôt du genre réservée et c’est un milieu où il faut s’imposer rapidement. Autant au théâtre on se plante pendant les répétitions (et il le faut !), autant en doublage il faut tout englober et être efficace très vite, et pas de place pour le doute. On est à l’intérieur de l’image ou on ne l’est pas. Et puis un jour une directrice de plateau que j’aime beaucoup - Laura Préjean - m’a dit une phrase et tout s’est transformé. Ce sont des instants qu’on n’oublie pas.
R.S : Etait-ce une discipline à laquelle vous pensiez lorsque vous avez décidé de devenir comédienne ?
F.L : Bien sûr, comme la radio d’ailleurs. Petite, j’écoutais en boucle la voix de Simone Valère avec Mary Poppins, ou Martine Sarcey avec Ma sorcière bien aimée, Elles font partie de ma vie, j’ai grandi avec ces voix. Et puis c’est aussi l’endroit de notre métier où on peut vieillir, et ça c’est inégalable !
R.S : Quels sont vos loisirs ?
F.L : Tout ce qui nourrit les bonnes énergies donc c’est très vaste et ça change vraiment tout le temps.
R.S : Merci beaucoup Flor.
F.L : Merci pour ce café virtuel. Et bravo pour tout ce travail et toutes ces rencontres que vous mettez en scène secrètement.
Interview de novembre 2020