Grégory Sengelin
Genres :
Voix Jeune adulte homme, Voix Adulte homme, Voix Senior homme
Tonalité :
Medium
Langues parlées :
Anglais avec accent non déterminé, Anglais avec accent américain, Anglais avec accent britannique
Accents :
Allemand, Anglais, Canadien, Portugais, Russe
Doublage
Formation
1991/1994 Cours Florent : cursus de trois ans sous l'enseignement d'Olivier Medicus ; Patrick Bonnel ; Francis Huster
2007 Stage du Magasin : Doublage, voice-Over et documentaire (François Dunoyer, Vincent Violette, Jean Barney)
2007 Stage du Magasin : Doublage, voice-Over et documentaire (François Dunoyer, Vincent Violette, Jean Barney)
Télévision
2005 "Les inséparables" réalisé par E. Rappeneau France 3
2005 "Tzameti" réalisé par G. Babluani
2003 "Les courriers du coeur" réalisé par France 3
2005 "Tzameti" réalisé par G. Babluani
2003 "Les courriers du coeur" réalisé par France 3
Interview
R.S : Bonjour Grégory.
G.S : Bonjour, enchanté et merci de m'accueillir ici.
R.S : Comment t'es venu cette passion pour la comédie ?
G.S : Par passion des gens en général. Enfant, j'ai grandi dans un café populaire les onze premières années de ma vie. Je suis le seul de ma famille à avoir adoré ce moment, c'était pour moi un vivier de tas de personnalités différentes, des gueules comme l'on dit aujourd'hui, des gens que j'aimais épier, décortiquer, analyser de mes yeux de gamin pour finalement les imiter et les incorporer dans mes jeux de rôles avec mes copains. Je classais tout ce joli monde par famille d'hommes et de femmes auxquels je trouvais des points communs avec les acteurs que je dévorais à la télévision, un peu comme s' ils avaient été façonnés dans le même moule. Ainsi il y avait la famille des Annie GIRARDOT, qui est pour moi la plus grande tragédienne dans mon coeur, puis la famille des GABIN, des LANOUX, des DELON, etc, ainsi que les familles des seconds, voire troisièmes rôles, sur lesquelles je ne mettais pas de nom à l'époque mais que j'ai appris à connaître depuis. Bref, pour répondre à ta question, je crois que c'est venu vraiment très tôt.
R.S : La passion est une chose mais choisir d'en faire son métier en est une autre. Le parcours n'est certainement pas aussi simple ?
G.S : C'est vrai oui. Après un maigre BEP de comptabilité, car je n'étais pas vraiment fait pour les études, mes parents m'ont autorisé du haut de mes dix sept ans à m'inscrire aux cours Florent. J'ai essayé par la suite de continuer à apprendre en travaillant mais je n'intéressais personne. A moins d'être un écorché vif ou un jeune homme très beau, ce qui n'était pas mon cas, je comprends aisément aujourd'hui que sans un minimum de charisme dû à un minimum de vécu je n'avais aucune chance d'intéresser quelqu'un puisque au fond je n'avais pas grand-chose à dire. Alors je me suis mis à faire comme beaucoup de gens dans mon cas : une multitude de petits boulots dans des tas de sphères différentes pendant presque une quinzaine d'année, sans jamais pouvoir me poser sereinement et oublier ce qui m'animait depuis toujours. J'ai bien réussi à faire quelques petits cachets ici où là mais jamais suffisamment pour pouvoir espérer en vivre réellement. Et un soir au cours d'un dîner avec un ami qui se reconnaîtra (et là, pour avoir lu bon nombre d'interviews sur ton site mon cher Reynald, je devance ta question suivante j'imagine : "comment es-tu venu au doublage"), eh bien au cours de ce dîner donc, j'exprime mon regret de ne pas avoir pu tenter ma chance dans le doublage car je pense que ça m'aurait sans doute beaucoup intéressé. Et à ce moment précis cet ami me répond : "tu sais c'est l'un des rares métiers où tu peux pousser la porte et demander à assister". Cette réponse a résonné en moi comme un déclic et je me suis tout de suite attelé à chercher un stage pour voir si j'avais mes chances. A la suite de ça j'ai énormément assisté depuis deux ans et ce travail commence à porter ses fruits pour mon plus grand plaisir, et commence enfin à faire un métier de cette passion qu'est la comédie.
R.S : C'est une branche de la profession passionnante, comment as-tu vécu tes premières expériences ?
G.S : C'est bien plus que passionnant pour moi parce que j'ai l'impression à tort peut-être d'être véritablement dans le vif du sujet qu'est l'art dramatique. Pour moi l'art dramatique repose avant tout sur le fait de mettre une voix, une âme, une personnalité, sur un mot, une phrase, un sentiment, une histoire. Au commencement il y a l'auteur via l'écriture puis l'acteur qui pose une voix sur les mots de l'auteur via l'art dramatique puis plus tard le cinéma via l'art de la mise en images. On ne triche pas avec la sincérité d'une voix, la justesse d'un propos. On peut tricher sur l'image : le costume, le décor... Mais ma théorie est que l'on ne triche pas sur la véracité d'une voix, elle doit être perçue comme juste, sincère, authentique dans le propos, le sentiment. Bref pour moi c'est vraiment ça l'art dramatique. Alors oui c'est une branche vraiment passionnante, le doublage. Et à travers elle j'y apprends mon métier avec une jubilation énorme. Et puis le résultat est vraiment magique de s'entendre respirer, vivre, parler dans la bouche d'un autre. Bien sûr avant d'obtenir le minimum de technique qui vous conduit à susciter la confiance d'un directeur de plateaux, on commence par faire des petites choses, des petits personnages à travers des ambiances comme on les appelle, que l'on pourrait comparer à de la figuration au cinéma ou à la télévision. Mais c'est tellement formateur, et ça vous aide vraiment à arriver plus détendu par la suite pour commencer à vraiment interpréter des personnages isolés. La comédie est une évidence, jouer est un plaisir pour moi alors mes premières expériences ont été un réel plaisir tout en omettant pas bien sûr que pour devenir un bon comédien dans le secteur du doublage le parcours sera long afin d'obtenir la dextérité des plus grands de ce métier. Mais bon, j'ai le temps et la passion pour ça.
R.S : Il faut souvent être rapide lorsqu'on est derrière la barre. Est-ce stressant ou plutôt motivant ?
G.S : C'est, je crois, le grand paradoxe du moment dans cette discipline. A la fois le milieu ne semble pas contre la découverte de nouvelles voix, bien au contraire même, et les impératifs économiques de ce métier, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, font qu'ils n'ont pas vraiment de temps pour te former. Du coup, comparativement aux générations passées, tu dois te débrouiller pour prendre le train en marche et saisir ton opportunité. Au début, c'est à dire il n'y a pas si longtemps, j'avoue que l'enjeu de réussir une prise sans trop avoir le sentiment de faire perdre son temps au directeur artistique me stressait vraiment. Aujourd'hui, si je n'ai pas saisi au premier coup d'œil une situation, je n'hésite plus à demander une explication ou à revoir la scène. Du coup, pour la première fois de ma vie, lorsque je sais que je vais sur un plateau pour travailler je suis heureux comme un poisson qui apprend à nager dans l'eau, je suis plus que motivé.. Je suis heureux.
R.S : Pour toi que signifie être comédien ?
G.S : J'aurais envie de te répondre : la liberté. Je me sens libre aujourd'hui, encore plus que quand j'étais enfant. Je continue à rêver, je continue à jouer sauf que je suis devenu un homme et que plus personne ne me dérange dans mes jeux préalablement réglés. Quel confort, c'est génial non !
R.S : Quels sont tes hobbies ?
G.S : J'aime être au courant de l'actualité du spectacle en général, je vais au ciné, au théâtre régulièrement, j'aime toujours autant les acteurs, je vais découvrir ceux que je ne connais pas encore, et puis il y a la personne qui partage ma vie, mais là c'est une autre histoire...
R.S : Merci Grégory.
G.S : C'est déjà fini ? Flûte alors, on papote on papote et on voit pas le temps passer. Merci à toi Reynald pour ta courtoisie et ton travail qui sert de base d'info à la fois aux débutants que je suis, aux professionnels, et à tous les amis qui s'intéressent à ce métier. Alors vraiment mille merci à toi.
Interview de novembre 2009
G.S : Bonjour, enchanté et merci de m'accueillir ici.
R.S : Comment t'es venu cette passion pour la comédie ?
G.S : Par passion des gens en général. Enfant, j'ai grandi dans un café populaire les onze premières années de ma vie. Je suis le seul de ma famille à avoir adoré ce moment, c'était pour moi un vivier de tas de personnalités différentes, des gueules comme l'on dit aujourd'hui, des gens que j'aimais épier, décortiquer, analyser de mes yeux de gamin pour finalement les imiter et les incorporer dans mes jeux de rôles avec mes copains. Je classais tout ce joli monde par famille d'hommes et de femmes auxquels je trouvais des points communs avec les acteurs que je dévorais à la télévision, un peu comme s' ils avaient été façonnés dans le même moule. Ainsi il y avait la famille des Annie GIRARDOT, qui est pour moi la plus grande tragédienne dans mon coeur, puis la famille des GABIN, des LANOUX, des DELON, etc, ainsi que les familles des seconds, voire troisièmes rôles, sur lesquelles je ne mettais pas de nom à l'époque mais que j'ai appris à connaître depuis. Bref, pour répondre à ta question, je crois que c'est venu vraiment très tôt.
R.S : La passion est une chose mais choisir d'en faire son métier en est une autre. Le parcours n'est certainement pas aussi simple ?
G.S : C'est vrai oui. Après un maigre BEP de comptabilité, car je n'étais pas vraiment fait pour les études, mes parents m'ont autorisé du haut de mes dix sept ans à m'inscrire aux cours Florent. J'ai essayé par la suite de continuer à apprendre en travaillant mais je n'intéressais personne. A moins d'être un écorché vif ou un jeune homme très beau, ce qui n'était pas mon cas, je comprends aisément aujourd'hui que sans un minimum de charisme dû à un minimum de vécu je n'avais aucune chance d'intéresser quelqu'un puisque au fond je n'avais pas grand-chose à dire. Alors je me suis mis à faire comme beaucoup de gens dans mon cas : une multitude de petits boulots dans des tas de sphères différentes pendant presque une quinzaine d'année, sans jamais pouvoir me poser sereinement et oublier ce qui m'animait depuis toujours. J'ai bien réussi à faire quelques petits cachets ici où là mais jamais suffisamment pour pouvoir espérer en vivre réellement. Et un soir au cours d'un dîner avec un ami qui se reconnaîtra (et là, pour avoir lu bon nombre d'interviews sur ton site mon cher Reynald, je devance ta question suivante j'imagine : "comment es-tu venu au doublage"), eh bien au cours de ce dîner donc, j'exprime mon regret de ne pas avoir pu tenter ma chance dans le doublage car je pense que ça m'aurait sans doute beaucoup intéressé. Et à ce moment précis cet ami me répond : "tu sais c'est l'un des rares métiers où tu peux pousser la porte et demander à assister". Cette réponse a résonné en moi comme un déclic et je me suis tout de suite attelé à chercher un stage pour voir si j'avais mes chances. A la suite de ça j'ai énormément assisté depuis deux ans et ce travail commence à porter ses fruits pour mon plus grand plaisir, et commence enfin à faire un métier de cette passion qu'est la comédie.
R.S : C'est une branche de la profession passionnante, comment as-tu vécu tes premières expériences ?
G.S : C'est bien plus que passionnant pour moi parce que j'ai l'impression à tort peut-être d'être véritablement dans le vif du sujet qu'est l'art dramatique. Pour moi l'art dramatique repose avant tout sur le fait de mettre une voix, une âme, une personnalité, sur un mot, une phrase, un sentiment, une histoire. Au commencement il y a l'auteur via l'écriture puis l'acteur qui pose une voix sur les mots de l'auteur via l'art dramatique puis plus tard le cinéma via l'art de la mise en images. On ne triche pas avec la sincérité d'une voix, la justesse d'un propos. On peut tricher sur l'image : le costume, le décor... Mais ma théorie est que l'on ne triche pas sur la véracité d'une voix, elle doit être perçue comme juste, sincère, authentique dans le propos, le sentiment. Bref pour moi c'est vraiment ça l'art dramatique. Alors oui c'est une branche vraiment passionnante, le doublage. Et à travers elle j'y apprends mon métier avec une jubilation énorme. Et puis le résultat est vraiment magique de s'entendre respirer, vivre, parler dans la bouche d'un autre. Bien sûr avant d'obtenir le minimum de technique qui vous conduit à susciter la confiance d'un directeur de plateaux, on commence par faire des petites choses, des petits personnages à travers des ambiances comme on les appelle, que l'on pourrait comparer à de la figuration au cinéma ou à la télévision. Mais c'est tellement formateur, et ça vous aide vraiment à arriver plus détendu par la suite pour commencer à vraiment interpréter des personnages isolés. La comédie est une évidence, jouer est un plaisir pour moi alors mes premières expériences ont été un réel plaisir tout en omettant pas bien sûr que pour devenir un bon comédien dans le secteur du doublage le parcours sera long afin d'obtenir la dextérité des plus grands de ce métier. Mais bon, j'ai le temps et la passion pour ça.
R.S : Il faut souvent être rapide lorsqu'on est derrière la barre. Est-ce stressant ou plutôt motivant ?
G.S : C'est, je crois, le grand paradoxe du moment dans cette discipline. A la fois le milieu ne semble pas contre la découverte de nouvelles voix, bien au contraire même, et les impératifs économiques de ce métier, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, font qu'ils n'ont pas vraiment de temps pour te former. Du coup, comparativement aux générations passées, tu dois te débrouiller pour prendre le train en marche et saisir ton opportunité. Au début, c'est à dire il n'y a pas si longtemps, j'avoue que l'enjeu de réussir une prise sans trop avoir le sentiment de faire perdre son temps au directeur artistique me stressait vraiment. Aujourd'hui, si je n'ai pas saisi au premier coup d'œil une situation, je n'hésite plus à demander une explication ou à revoir la scène. Du coup, pour la première fois de ma vie, lorsque je sais que je vais sur un plateau pour travailler je suis heureux comme un poisson qui apprend à nager dans l'eau, je suis plus que motivé.. Je suis heureux.
R.S : Pour toi que signifie être comédien ?
G.S : J'aurais envie de te répondre : la liberté. Je me sens libre aujourd'hui, encore plus que quand j'étais enfant. Je continue à rêver, je continue à jouer sauf que je suis devenu un homme et que plus personne ne me dérange dans mes jeux préalablement réglés. Quel confort, c'est génial non !
R.S : Quels sont tes hobbies ?
G.S : J'aime être au courant de l'actualité du spectacle en général, je vais au ciné, au théâtre régulièrement, j'aime toujours autant les acteurs, je vais découvrir ceux que je ne connais pas encore, et puis il y a la personne qui partage ma vie, mais là c'est une autre histoire...
R.S : Merci Grégory.
G.S : C'est déjà fini ? Flûte alors, on papote on papote et on voit pas le temps passer. Merci à toi Reynald pour ta courtoisie et ton travail qui sert de base d'info à la fois aux débutants que je suis, aux professionnels, et à tous les amis qui s'intéressent à ce métier. Alors vraiment mille merci à toi.
Interview de novembre 2009