R.S : Bonjour Franck.

F.M : Bonjour Reynald.

R.S : Le goût de la comédie t'est-il venu grâce à ce que l'on pourrait appeler une révélation ou as-tu le sentiment qu'il a toujours fait partie de toi ?

F.M : Les deux. Je me rappelle avoir toujours eu le goût du jeu. Petit j'aimais faire mon show devant mes frères et sœurs, mais jusqu'à l'âge de 25 ans je n'ai pris aucun cours et je n'étais jamais allé au théâtre. J'ai poursuivi des études, bossé dans divers secteurs et un jour j'ai eu la lubie de m'essayer à faire des films. On m'a embauché pour une série de courts métrages produits par Arte comme homme à tout faire (les fameux porteurs de café) et c'est là que j'ai réalisé que j'avais beaucoup plus d'intérêt pour les acteurs que pour le travail des techniciens, et j'ai recommencé à zéro une fois de plus. Après tout s'est enchaîné.

R.S : Beaucoup de comédiens s'accordent à dire que le théâtre est une base fondamentale dans une carrière. Qu'apporte de si particulier cette branche de la profession ?

F.M : Un apprentissage. L'émergence d'un acteur au cinéma peut être liée à sa personnalité seule, au théâtre ça passe par une technicité rigoureuse. Qui peut le plus peut le moins. La scène n'est pas confortable, c'est de l'instant présent et une bonne dose d'adrénaline ! Si tu entends "coupez !" c'est que tu fais un mauvais rêve.

R.S : Comment as-tu un jour pris le chemin du doublage ?

F.M : Un classique ! Un copain m'a emmené voir comment ça se passait, je suis resté il est parti. Georges Caudron m'a pris sous son aile et c'est grâce à lui que j'ai appris et doublé Eric Balfour dans "Six Feet Under".

R.S : Tu l'as d'ailleurs suivi sur une autre série. C'est un comédien très surprenant, qu'en penses-tu ?

F.M : J'aime bien le retrouver, du junkie à l'avocat de Wall Street. Il est juste et nuancé dans son jeu. C'est un peu comme Skeet Ulrich que je double actuellement. Des héros sensibles mais pas fragiles, ils peuvent pleurer mais ont une bonne droite !

R.S : Le fait de suivre un comédien étranger au fil du temps apporte quels avantages ?

F.M : D'être pistonné par une chaîne pour le doubler dans une nouvelle série ?

R.S : En combien de temps t'es-tu senti à l'aise derrière la barre ?

F.M : Je ne sais pas vraiment, c'est tellement progressif. Même aujourd'hui quand tu as la chance d'être bien dirigé, tu n'es pas à l'abri de commettre des erreurs de base. Je dirais bien 2 ou 3 ans.

R.S : J'ai l'impression que tu n'as pas fini d'apprendre d'ailleurs, tu te formes encore aujourd'hui en participant à des cours, des stages (Arts du cirque...)... Est-ce un besoin de découverte où penses-tu que c'est indispensable dans la vie d'un comédien de se remettre sans cesse en question ?

F.M : Je ne suis pas un cas d'école, chacun se nourrit de ce dont il a besoin. Pour ma part, j'en apprendrai toute ma vie sur moi-même. Donc, dès que l'occasion se présente d'apprendre une nouvelle discipline, je fonce. Un excellent souvenir d'Avignon 06 a été de voir "La guerre des boutons" revue et corrigée par une fanfare de 5 clowns. Comédiens, danseurs, chanteurs, musiciens et circassiens ! Le choc !

R.S : En dehors de tes activités professionnelles, quelles sont tes autres passions ?

F.M : Vivre à fond, profiter de ma famille, de mon amour et de mes amis.

R.S : Merci beaucoup Franck.

F.M : Salut Reynald et merci à toi.

Interview de septembre 2007