R.S : Bonjour Bérangère.

B.J : Bonjour Reynald.

R.S : Quel a été votre parcours de comédienne ?

B.J : Dès  mon adolescence j’ai flirté avec le monde du spectacle. Je faisais partie d’une troupe de danse de caractère. J’ai été aussi animatrice dans un club vacances en Tunisie style club Med. Je faisais des sketches, des shows, cela dès mes 16 ans. Puis l’année de mon bac j’ai tourné dans une comédie pour les ados trois semaines.  Après mon bac C je me suis inscrite en fac cinéma. Là, certains apprentis réals m’ont demandé de jouer dans leurs courts métrages. Tout en continuant la danse je suis allé chez Florent, puis un agent s’est intéressé à moi et j’ai commencé à travailler.

R.S : Vous avez fait beaucoup d'expériences diverses. Par exemple vous notez sur votre CV : "Théâtre en entreprise". Comment cela se passe-t-il ?

B.J : Il y a beaucoup de comédiens qui font ça. Une entreprise a des problèmes au sein de sa boîte, problèmes qu’elle identifie avec un organisme de formation. Un auteur est chargé d’ecrire des saynettes ou des sketches pour illustrer la situation et présenter la meilleure façon de la débloquer. On fait appel à des comédiens pour jouer les protagonistes. Ça peut être aussi pour de la com interne.

R.S : Vous avez également joué en appartement. C'est une chose qui se répand de plus en plus. Comment ce projet a-t-il pris naissance et vu le jour ? Et comment pratiquez-vous pour trouver des "clients" ?

B.J : La Compagnie des Songes a fait appel à moi. Cette compagnie avait son réseau à l’époque. Nous jouions dans des maisons chez des particuliers à Paris ou dans le 93. Elle y était implantée (ce n’est pas moi qui trouvait les clients).

R.S : Vous avez aussi réalisé une performance artistique centre culturel canadien. Qu'était-ce exactement ?

B.J : C’était une performance inattendue, subventionnée par le Canada. Nadine Norman, plasticienne, avait carte blanche. Son thème c’était la femme et plus particulièrement la Call Girl. Nous étions une dizaine de comédiennes qu’elle avait selectionnées. Nous avons fait des photos qui étaient exposées, des enregistrements, et nous recevions des hommes ou des femmes en entretien au centre culturel canadien après prise de rendez vous par téléphone. Nadine avait fait paraître des annonces dans différents journaux, fait de la publicité comme pour un vrai site de call girls. Le solennité du lieu recadrait les entretiens tout de suite et nous avions un garde du corps au cas où. Nous devions relater la conversation. Certains "clients" se laissaient filmer ou enregistrer pendant leurs confidences. Un mélange  instructif émouvant et esthétique.

R.S : Comment avez-vous pris le chemin du doublage ?

B.J : La première qui m’a amené sur un plateau, c’était Françoise Fleury, ma mère au théâtre, mais à l’époque j’étais justement beaucoup au théâtre et je tournais aussi. Dès que j’avais du temps pour moi j’allais prendre des cours de danse. Je n’ai pas cherché à entrer dans le milieu à ce moment-là. Ça s’est fait plus tard, en 98. J'étais enceinte je me suis dit que c’était le moment. J’ai appelé Dubbing Brothers. J’ai dit que j’aimerais venir voir comment ça se passait. On m’a passé le plateau d’Anne Rochant. Elle m’a dit de venir le lendemain à 9H30. Et j’ai commencé à assister. Puis il y a eu des retrouvailles avec des comédiens que je connaissais, des rencontres avec des ingés sons, des directeurs de plateau, avec Perette Pradier particulièrement. PP m’a fait travailler sur des petites choses pendant plusieurs années régulièrement, Je l’aimais beaucoup cette dame.

R.S : Etait-ce une discipline à laquelle vous pensiez lorsque vous avez débuté votre vie professionnelle ?

B.J : Non, comme je vous l’ai dit, pas du tout en fait. Je bougeais tout le temps, j’avais besoin de courir, de sauter, de danser. Quand Françoise Fleury m’a amenée sur un plateau, je me suis dit que je ne pourrais jamais tenir en place. En plus je suis un peu claustro ! Enfin, il a bien fallu apprendre à me calmer, à me canaliser. L’idéal pour moi ce sont les rôles qui demandent beaucoup d’énergie, le dessin animé, le manga ou les comédies qui déménagent, sinon j’angoisse !

R.S : Quels sont vos hobbies ?

B.J : Je n’ai pas de hobbies, tout est vital pour moi. C’est terrible, ça fait sérieux mais c’est vrai ! La danse, le chant, la lecture. Même le jardinage. C’est tenter d’aller vers le beau donc c’est vital, mais ça n’empêche pas de rire.

R.S : Merci beaucoup Bérangère.

Interview de juin 2017